jeudi 5 avril 2007

Premier rassemblement du CJAA : Meeting de Nicolas Sarkozy le 03 Avril 2007 à Lanester.


Nicolas Sarkozy, littérateur du XXIe siècle.
M.Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle, tenait meeting au pays de Lorient le mardi 03 Avril 2007. Pour sa seule présence en Bretagne, l'ancien ministre s'est dû sentir obligé de faire l'éloge du marin, figure emblématique, il faut le reconnaître, de la région au XXIè siècle.
Quelques 300 personnes à l'appel des collectifs antilibéraux et altermondialistes de Lorient animaient l'entrée du Parc des Expositions apostrophant les pro-sarkozystes, sympathisants ou curieux venus écouter le candidat Nicolas Sarkozy, de slogans tels que « Allez ! Continuez les charters ! Les sans-papiers ne sont pas des humains » ou encore « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d'immigrés ». Ces militants n'ont bien sûr pas pu accéder à la salle, tout comme une jeune femme à qui l'on a répondu « Allez vous couper les cheveux avant d'entrer. » à la question « Pourquoi est-ce que je ne peux pas passer ? ». L'humour était au rendez-vous dans l'équipe de sécurité qui avait mis en place un véritable chemin de croix pour accéder à la grandmesse sarkozyenne.
Cette grandmesse a d'ailleurs commencé par la sortie de la grandvoile patriotique pour enchaîner avec « la grandeur du marin ». Peu avare de clichés, M. Nicolas Sarkozy a embrassé le registre épidictique pour nous faire comprendre qu'ici en Bretagne « on ne brûle pas la voiture de son voisin » mais qu'au contraire, à l'image du marin « qui affronte chaque jour la vague qui peut l'engloutir », « ici, on sait que l'on n'a rien sans se donner la peine de le mériter ». En effet, dans cette Bretagne et cette commune socialistes (et non communiste comme l'ont prétendu divers soutiens UMP comme Frédéric Lefebvre), les maisons de pêcheurs et les femmes de marins sont tellement nombreux que tout le monde se reconnaît dans cette grande métaphore populiste de la méritocratie.
Car il faut user de toute sorte de procédés pour convaincre la 607 et la parure de bijoux en or fin (et pas feint) bretonnes. On utilise les déictiques et l'on s'adapte au public, preuve que l'on a bien appris sa leçon d'argumentation. « L'école de la République ne réduit plus les inégalités sociales » est un des plus beaux truismes de notre époque. Vérité sans portée pour laquelle des milliers de personnes applaudissent. Mais il faut aller plus loin dans le réquisitoire. La véhémence doit être plus appuyée pour dénoncer le fait que « depuis des années, on a fait de l'égalitarisme. On a laissé penser qu'il n'y avait plus de beaux ni de laids, de bien ni de mal, de petits ni de grands. » Alors, on se dit que les idéologies ségrégatives plaisent mais qu'il faut quand même rassembler. On rassemble dans les adverbes et dans l'énonciation car « ensemble tout de vient possible » et que la volonté d'avoir une « république irréprochable, ce n'est pas mon dessein, c'est le projet qui est le nôtre. L'immense armée que nous sommes. »
En plus de son beau verbiage, l'homme qui défend Victor Hugo tout en laissant De Robien détruire l'Education Nationale, est déterminé à faire « prévaloir la justice » et à éradiquer toutes les fraudes qui sont « un impôt déguisé sur les plus pauvres ». Pointées du doigt, les fraudes à la sécurité sociale et à tous les impôts... sauf l'ISF. Un subtil oubli qui fait presque lapsus révélateur.
On peut dès lors considérer que « si [son] ramage se rapporte à [son] plumage, [il est] le phénix des hôtes de ces bois. ». Les hôtes de ses bois doivent en tout cas être des « Français honnêtes ». Alors, Nicolas Sarkozy ne sera pas son propre président ? C'est une question rhétorique.

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